La grange, cet ancien bâtiment agricole, revient de plus en plus au goût du jour sous forme de lieu d’habitation ou de résidence secondaire. Ces constructions rustiques et authentiques initialement conçues pour le stockage des récoltes agricoles font fureur en raison de leur charme incomparable et donnent un cachet certain à l’habitation. Mais passer du rêve à la réalité peut vite s’apparenter à un long chemin de croix.
Entre les différentes démarches à réaliser, les autorisations à obtenir et la réalisation concrète du projet, la transformation d’une ancienne grange en un lieu habitable et fonctionnel nécessite savoir-faire, rigueur et une certaine pugnacité. Faire appel à un architecte pour rénover une grange peut alors être particulièrement opportun voire même dans certains cas s’avérer indispensable. Découvrez dans quel cas faire appel à un architecte pour rénover une grange et quelles sont alors les implications sur vos travaux.
Quelles sont les caractéristiques d’une grange ?
Les granges sont des bâtiments à taille imposante, de construction ancienne et qui, par définition, n’ont pas été conçus dans une optique d’habitation. Ces différents éléments rendent ainsi leur rénovation complexe et nécessitent alors dans la majorité des cas le recours à un architecte. En effet, les granges sont totalement inhabitables en l’état et requièrent des travaux d’envergure avant de pouvoir envisager y vivre.
La rénovation d’une grange implique donc une grande imagination et une connaissance importante des possibilités offertes ou non par les particularités de ce type de bâtiment. La toiture, le sol, la charpente et les façades nécessitent ainsi la plupart du temps une importante rénovation tandis que l’isolation est le plus souvent défaillante, les menuiseries généralement obsolètes et le chauffage totalement absent. Des travaux d’assainissement sont également bien souvent indispensables en l’absence de fosse septique. Enfin, l’implantation d’un escalier ou de nouvelles cloisons peuvent se révéler nécessaires pour exploiter au maximum l’importance des volumes.
L’architecte, une obligation légale ?
Les granges se caractérisent généralement par une importante hauteur sous plafond, bien souvent plus conséquente que pour un logement traditionnel. Les propriétaires sont alors souvent tentés d’utiliser cette particularité pour créer un étage supplémentaire, ce qui entraîne mécaniquement une augmentation significative de l’espace habitable. Le métrage final de l’ouvrage peut alors rapidement dépasser les 150m², surface à partir de laquelle la législation impose d’avoir recours à un architecte spécialisé pour prendre en charge des travaux d’une telle ampleur.
Avant de démarrer vos travaux de rénovation, vous devez également consulter le Plan Local d’Urbanisme de la commune pour vous assurer que votre terrain est constructible ou qu’un changement de destination est possible. Vérifiez aussi si vos raccordements aux réseaux d’électricité, d’eau et de gaz sont suffisamment proches. Sans cela, le permis de construire peut être refusé et la rénovation sera alors impossible.
Au vu de tous ces éléments, si le recours à un architecte n’est pas forcément obligatoire, il est très souvent indispensable, au même titre que pour toute maison ancienne, compte tenu des caractéristiques intrinsèques d’une grange pour la transformer en lieu d’habitation.
Quelles sont les missions de l’architecte ?
Dans un premier temps, l’architecte va faire une inspection de la grange pour déterminer si le projet est réalisable. Il vérifiera l’état des murs, la solidité de la charpente et la résistance des fondations. Il effectuera également toutes les recherches administratives nécessaires pour déterminer si le changement d’utilisation est autorisé.
Si le projet est viable, l’architecte commencera alors à planifier la rénovation et vous fournira un avant-projet ainsi qu’un devis préliminaire. Il pourra également prendre en charge les demandes d’autorisation nécessaires telles que le permis de construire ou des demandes plus spécifiques lorsque le bien est par exemple localisé dans une zone protégée. Une fois les autorisations obtenues, il pourra alors débuter les travaux et inspecter, en tant que maître d’œuvre, leur bon déroulement en s’assurant notamment de la bonne coordination entre les différents corps de métier.
Comment bien aménager une grange grâce à un architecte ?
Voici quelques conseils pour tirer le meilleur parti des atouts d’un bâtiment aussi atypique qu’une grange. Un architecte sera alors en mesure de prendre en compte ces différents éléments pour que vous puissiez en faire une habitation fonctionnelle, confortable et avec un charme incomparable.
Exploitez les volumes
Les volumes en hauteur d’une grange représentent un atout important pour ce type de construction. Pensez donc à tirer le meilleur parti de l’espace en aménageant l’intérieur pour qu’il devienne fonctionnel et spacieux. Une bonne solution consiste par exemple à créer des mezzanines qui vous donneront des mètres carrés supplémentaires sans réduire la hauteur.
Optimisez les sources de lumière
Pour profiter d’une maison baignée de lumière naturelle, misez sur des ouvertures exposées au sud et à l’ouest afin de bénéficier d’une luminosité optimale et des rayons du soleil tout au long de la journée. Des fenêtres de toit sont également une bonne option pour améliorer l’apport en lumière.
Jouez sur le contraste
Le réaménagement d’une grange offre la possibilité d’obtenir un intérieur unique conciliant à la fois le charme indéniable de l’ancien (murs en pierre, poutres) et tout le confort des logements modernes (isolation, lignes épurées, etc.). Quelques éléments authentiques doivent ainsi être conservés pour maintenir l’atmosphère d’antan, tels que des poutres apparentes, un mur en pierre, une ancienne échelle ou tout objet de décoration ancien rappelant l’atmosphère d’origine du bâtiment.
Dans la pièce de vie principale, le bois brut et les teintes claires sont à privilégier pour recréer la douceur et la chaleur de l’ancien. En plus de l’architecte, vous pouvez également recourir aux services d’un décorateur d’intérieur qui sera à même d’utiliser le charme de l’ancien en l’associant à des touches de modernité subtiles.
Le défi du confort thermique
Pour éviter de mauvaises surprises au moment de recevoir vos factures d’énergie, ne lésinez pas sur l’isolation et investissez dans des matériaux performants pour le confort thermique et acoustique de votre grange. Par exemple, le bois et l’aluminium peuvent constituer un très bon alliage pour toutes vos menuiseries. La grange étant un bâtiment potentiellement soumis à l’humidité, prenez toutes les mesures nécessaires pour traiter préventivement cet état de fait. N’hésitez pas à solliciter plusieurs professionnels certifiés RGE pour obtenir des devis et profiter des meilleurs tarifs en la matière.
L’opportunité du renouvelable
Dans le cadre de la transformation d’une grange en habitation, il vous faudra créer pratiquement ex-nihilo tous les raccordements nécessaires à la vie quotidienne. Il sera notamment nécessaire de mettre en place des réseaux d’acheminement et d’évacuation de l’eau, de fourniture d’électricité ainsi qu’un système de chauffage performant.
Ces travaux constituent alors une opportunité pour installer des solutions efficaces et durables exploitant tout le potentiel des énergies renouvelables. C’est le cas par exemple du plancher chauffant combiné à une chaudière à pellets ou à un système solaire combiné (SSC) qui offriront un confort optimal tout en permettant de réaliser d’importantes économies d’énergie. La plomberie peut également être concernée par cette démarche durable par exemple en utilisant un système de récupération des eaux de pluie pour alimenter votre machine à laver ou pour fournir en eau votre système d’arrosage, avec potentiellement toujours plus d’économies à réaliser sur vos factures.
Malgré des investissements relativement conséquents au départ, ces solutions vous permettront de réaliser des économies à long terme sur vos factures d’énergie ainsi que de bénéficier des nombreuses aides dispensées par les pouvoirs publics pour réduire les coûts d’installation (MaPrimeRénov, éco-PTZ, CEE, TVA à 5,5 %, etc.).